Déambulations

La silhouette immatérielle se retourna et chercha la provenance de la voix. Elle découvrit a à peine quelques pas d’elle un jeune homme. Soupirant, elle lui sourit et regretta de n’avoir réussit à détecter sa présence. Le pont avait beau être relativement tranquille, rien ne valait la pénombre de la quatrième rue. Là au moins sa présence ne gênait personne.

« Salut...» Dit-elle à mi-voix, par pure politesse même si sa dernière envie était d’engager la conversation.

Puis, elle se détourna et son regard replongea dans la contemplation muette de l’horizon brumeux.

Zak remarqua bien vite qu'apparemment elle préférait la solitude. Alors sans un mot il plongea son regard bleuté dans l'eau du fleuve.Le silence entre eux dura quelques minutes.

~ Je m'apelle Zak, Je ne t'avais encore jamais vu, tu viens d'ici ? ~

Demanda t'il en s'allumant une cigarette. Il se retourna en s'apuyant de ses coude sur les petit murs du pont

Elle resta silencieuse quelques minutes, suivant des yeux le mouvement régulier du courant.

« Oui, je viens d’ici…Depuis que je suis née, je n’ai jamais franchis ce pont. »

La fillette se tu bien qu’elle eu envi d’ajouter « Et je voudrais bien le traverser. »
Mais elle ne le ferait pas, pas tant que sa mère ne serait pas vengée, pas tant qu’elle n’aurait retrouvé ses sœurs. Alors, toutes quatre, elles pourraient partir loin de cette horrible citée.

Au lieu de cela, elle continua; « Et vous? Je ne vous ai jamais croisé. Quoi que vous ne devez guère fréquenter le quartier de la quatrième rue, quelqu’un comme vous. »

« Pas grand-chose malheureusement, sinon que vous aussi semblez savoir apprécier la beauté du paysage. »

Elle sourit tristement et s’interrompit pour inspirer à fond.

« Je m’appelle Fant Mîlelia et, enfin, cela peut sembler étrange à dire, mais je ne vit pas. »

S’arrêtant à nouveau, elle détourna les yeux et les posa sur l’inconnu. Quel âge aurait-elle aujourd’hui? Vingt ans? Trente ans? Cinquante? Aucune idée. Pour elle, le temps ne s’écoulait plus.

« Dites-moi en plus pour vous, il est rare que j’ai la chance de converser quelque peu. »

*Car c’Est dans la solitude que je suis le mieux*

« Ah, une autre victime des hommes à ce que je vois. Je ne suis que trop bien placée pour vous comprendre. »

Elle lui sourit à son tour. Qu’elle en avait assez des scientifiques! Elle n’osait penser à toutes les abominations commises au nom de la connaissance. Les ombres, comme elle, les M.H.-M.M. Et qui sait, il pouvait très bien y avoir pire.

« Le temps dois vous paraître long…une éternité…Les hommes ont peur de la mort et pourtant c’est le plus grand cadeau que leur fait la vie celui de se reposer, de cesser… »

Son regard se perdit à nouveau et elle resta figée quelques minutes avant de se ressaisir.

« Pardonnez-moi, je m’égare. J’espère ne pas vous avoir ennuyer »

[Pardonne mon retard ]


Zak l'écoutait tout en regardant le chemin paisible de l'eau

~ Vous ne m'ennuyez pas au contraire ~ Dit il avec un regard confiant ~ Mais au fait je ne connais toujours pas votre nom ~

Demanda t'il bien qu'il savait au combien les filles étaient méfiantes dans cette ville ^^

[ et pardonne mon absence ]

Elle sourit et se retint pour ne pas pouffer de rire.

« Je ne savais pas qu’en plus d’être une ombre, vous étiez amnésique! » Le taquina-t-elle. « Je vous l’ai dit il y a peu de temps. Enfin, pour votre mémoire défaillante, je peux bien le répéter; Fant Mîlelia. »

Elle sourit moqueusement, avec un brin d’insolence. Sa réplique rappelait alors l’attitude d’un jeune enfant insouciant et légèrement effronté, l’enfant qu’elle était restée au fond de son cœur.

Elle éclata d'un rire franc et sonore.

"Je crois que nous avons tous deux quelques problèmes là dessu, la mémoire je veux dire. Il parait que ça ne s'amiliore pas avec l'âge."

À se moment là. l'enfant se fit plus lointain, et autravers se corps de fillette parlait une femme mure à l'âge indéterminé, mais suffisament élevé pour perdre la mémoire. Elle mit quelques minutes à retrouver son sérieux et esquissa un sourire.

"Et maintenant, que fait-on?"

« Je n’y vois aucun problème, un peu de compagnie fait toujours du bien. »

Elle prit une pause et l’ombre d’un sourire passa sur son visage, avant qu’il s’assombrisse. Elle enchaîna;

« Par contre, je me vois contrainte de me remettre à votre jugement là-dessus, il y a un certain temps déjà que je ne fréquente plus ce genre d’établissements. »

Elle baissa la tête, honteuse sans arriver à déterminer exactement pourquoi. Depuis sa transformation, mes meurs et coutumes des hommes lui étaient devenus étrangers, et ce genre de détails est de ceux qui s’oublient vite, aussi vite qu’ils évoluent. Les boutiques et échoppes n’ont pas la vie douce et ne dure jamais très longtemps.

*Comme la boulangerie…*

Songea-t-elle en se remémorant le petit magasin de son père.